Lou Queernaval, «Dr Chic et Mr Trash» est une série tirée d’un reportage sur deux éditions du premier et seul carnaval LGBT de France qui a été intégré au carnaval de Nice. Cet événement participatif à l’identité forte témoigne de l’évolution des mentalités  mais son existence reste fragile. Intrigué par la rencontre entre deux mondes différents, je souhaitais voir comment ce queernaval se positionnait par rapport à la tradition.

J’ai pratiqué une photographie spontanée en immersion  dans une optique de reportage mais en me rapprochant aussi de la photographie de spectacle. J’ai cherché à saisir des scènes et des portraits en situation au milieu de l’effervescence: moments de transport, d’exubérance, d’échange, moments vécus seul ou à plusieurs.  La notion de représentation, de ce que l’on me donne à voir est au coeur de ce que j’explore ici.

C’est un carnaval militant: costumes, paillettes maquillages, masques nous révèlent un imaginaire influencé par l’envie des participants de se conformer à une image réelle, symbolique ou fantasmée de la communauté L.G.B.T. Rencontres visuelles où deux esthétiques différentes émergent: des déguisements et maquillages élaborés et esthétisants côtoient l’outrance des maquillages d’un style trash et provocateur à la dérision revendiquée. Parfois les deux aspects se mêlent…

 

Photographe français né en 1962, je vis et travaille en Provence, près de Fréjus.

 

Après des études d’histoire, je me forme à l’école du reportage, de l’humain et du spectacle vivant (théâtre, carnaval, spectacle de rue, danse, jazz). Je collabore régulièrement avec plusieurs structures ou festivals de danse, jazz et théâtre du Sud-Est ainsi qu’avec des offices de tourisme et des associations pour les événements festifs et les carnavals.

J’oriente mon travail sur l’humain dans deux directions: la photographie de reportage (avec des projets sur le long terme autour de la fête, de la représentation et de la mémoire) et celle de spectacle (jazz, musique classique, danse, théâtre) qui me font alterner images en noir et blanc et couleur selon le propos.

Je pratique une photographie de l’instant, à la recherche du mouvement et de l’émotion, de la sensation. J’aime les faibles profondeurs de champ et les décalages de mise au point pour focaliser le regard sur l’essentiel. Je photographie souvent à de hautes sensibilités avec une lumière faible et avec des contrastes très importants; la matière, le grain, le flou ne me gênent pas. La musique et le mouvement sont souvent la porte qui  me permet d’entrer dans mon sujet.

Une constante domine dans mon travail, la présence de la notion de représentation, de «ce que l’on donne à voir» que j’explore à travers une pratique sociale ou un spectacle. J’entre dans des univers différents et j’y explore des moments de dialogue entre individu et collectif.

 

Stéphane Baré

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