Julien THORE
Julien Thore est né à Bordeaux en 1977. D’abord attiré par les images animées , il en fait son métier et devient technicien audiovisuel. Puis l’appel de la photographie se fait entendre en 2006, quand il achète son premier appareil photo. Depuis il travaille au numérique ou à l’argentique, voire à la chambre Photographique.
Il développe un intérêt particulier pour les mises en scène de personnages. La créativité de Julien l’amène à présenter des clichés révélateurs d’un monde à part : poétique, caricatural ou absurde, chaque portrait invite ainsi le spectateur à se transporter dans un univers singulier.
Le photographe bouscule les codes, entremêle les genres et ne ferme aucune porte aux possibilités artistiques qu’offre la photographie : un travail qui se conjugue à tous les temps et qui ne laisse pas indifférent.
Exposition
Exposition : «Portraits de famille »
Salle Molière
Visiblement Julien Thore veille au grain, et a trouvé avec la chambre photographique un dispositif qui lui convient. Vorace, il croque ici en bon cannibale une série de portraits parodiques d’une étrange tribu, autant d’effractions inattendues au cœur même du réel le plus trivial : la photo de famille.
Comme à son habitude, il déclenche sans pitié, sans distinguer ce qui est beau et ce qui ne pourra jamais l’être. La rigueur technique admirablement contrôlée offre un contrepoint judicieux à la furie poétique des images.
Puissamment maintenus dans le cadre par la solennité du noir et blanc, les modèles privés de contexte donnent à voir un ensemble au charme énigmatique, inopiné, inexpliqué.
Mais il faut se hisser au-dessus de l’apparence rassurante d’un travail fantaisiste de petits arrangements comiques avec le concret. Car ici aucun visage ne survit pas à la griffe, et au final c’est un effrayant tableau de chasse, qui souligne l’imposture familiale.
Ce cortège de phobies et d’obsessions crues désigne l’absurdité du mythe de la famille unie. Ces déraillements insolites dénoncent la célébration du faux-semblant, et exorcisent le fantasme refoulé de la famille heureuse.
Où l’on se rappelle qu’un portrait compte toujours une part d’illusion mensongère. Et où l’on doit accepter que la beauté barbare de la photographie conjure souvent notre hantise de la vieillesse comme de la mort.
Liens
Vous pouvez suivre mon travail photographique sur :
Mes comptes Flickr: